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Les OGM ne sont pas nécessaires, et non souhaitables

couverture

Vient de paraître :
AGRICULTURE ET SANTE de Guillaume Moricourt
Editions Dangles


Quelle est l'importance des OGM ?

Les principales plantes OGM cultivées sont le soja, le maïs, le colza, la tomate, la courgette, la pomme de terre, l'endive, la chicorée, la betterave, le coton... En 1983, le tabac a été la première plante OGM. En 2001, 52 millions d'hectares dans le monde ont été plantés en OGM. Plus de 5 millions d'agriculteurs sèment des OGM ; 4 pays concentrent 99% des cultures : les Etats-Unis (68%), l'Argentine (22%), le Canada (6%), la Chine (3%). En 2005, le Brésil a autorisé des OGM, le Mexique devrait suivre sa voie. La Roumanie a planté du soja et des pommes de terres OGM ; la Bulgarie du maïs. L'Uruguay, l'Afrique du sud, l'Australie... commencent à développer des cultures OGM. L'Espagne est le pays européen le plus impliqué dans les OGM ; la France laisse se développer des OGM, actuellement dans le sud-ouest.

Le rejet des OGM obéit-il à une peur irrationnelle ?

L'opinion publique européenne, refuse les OGM : 71% sont opposés aux OGM en 2003. Les partisans des OGM ont fustigé aux débuts (dans les années 1996 et 1997) les peurs irrationnelles vis-à-vis des biotechnologies des Européens, et en particulier des Français, qui auraient été marqués par les affaires du sang contaminé en plus du scandale de la vache folle, alors que, dans le même moment, les Américains auraient bien compris tout l'intérêt qu'ils pouvaient obtenir des OGM, sur la base d'un respect de la Science. Mais le problème est que ces opinions publiques ont été mises devant le fait accompli, et les citoyens américains ont commencé à demander un étiquetage sur les OGM dès fin 1997, afin de ne pas en consommer. Les Canadiens refusent également les OGM contre leur gouvernement. Tout l'art des partisans des OGM est de se draper dans le savoir de la Science et de faire croire qu'ils sont les détenteurs de la vérité, face à des ignorants. Mais le monde scientifique ne l'entend pas de cette oreille, et les scientifiques indépendants peuvent être sceptiques, réticents, opposés aux OGM. Et pas les moindres. Ceux qui disent que les scientifiques sont du côté des OGM, trompent l'opinion. Le monde scientifique est divisé face aux OGM. Il y a par ailleurs une certaine irrationalité à soutenir l'innocuité d'OGM, dont on ne connaît pas le comportement dans les années futures, tant en terme de santé qu 'en terme d'environnement.

Quels sont les types d'OGM actuels ?

Les fabricants de pesticides (Monsanto, Aventis...) ont acheté des producteurs de semences ces dernières années pour marier deux produits : un herbicide et une graine, ou un caractère insecticide et une graine. L'herbicide est un produit chimique utilisé dans l'agriculture conventionnelle pour éliminer les mauvaises herbes. L'insecticide est encore épandu sur ces cultures pour éliminer des ravageurs. Les pesticides sont dangereux pour l'environnement et la santé ; ils polluent les produits, les terres, l'air, les rivières, les nappes phréatiques, le corps humain. Application dans le cas d'un herbicide : l'OGM de maïs résistant au Round-Up (herbicide de Monsanto) ne subit donc pas les méfaits du pesticide, et les plantes indésirables autour de la culture les subissent de plein fouet. Avantage mis en avant par les partisans des OGM : cette graine donne un plant qui permet la limitation des épandages d'herbicide, car la plante résistante permet des épandages plus efficaces. D'où l'affichage d'un gain écologique. Application dans le cas d'un caractère insecticide : la culture du maïs peut être ravagée par une larve de papillon : la pyrale. Les feuilles de maïs servent de nourriture à la larve. Avantage mis en avant par les partisans des OGM : avec un OGM résistant à la pyrale, on doit éviter l'épandage d'insecticide, car la plante devient elle-même insecticide et les larves meurent après avoir mangé les premières feuilles. Avec moins de maïs détruit, la productivité doit augmenter.

Les OGM sont-ils efficaces pour l'environnement ?

En Amérique du Nord, on sème des OGM de maïs depuis 1994. Que constate-t-on ? Les Canadiens s'aperçoivent que les épandages de pesticides restent en croissance de 41% de 1994 à 2000, alors que les OGM sont largement diffusés. Selon les agronomes de l'université de l'Iowa et ceux de l'Arkansas, les rendements du colza et du soja transgéniques se révèlent à peine supérieurs à 1% par rapport aux variétés traditionnelles sans OGM, et les doses de pesticides employées dans les champs de maïs transgéniques sont à peine inférieures de 1% selon le rapport du département américain à l'agriculture de mai 1999. Force est de constater, que les OGM miracles n'ont pas l'effet attendu. La plante étant résistante, les agriculteurs prennent moins de précautions, et contre les insectes, si la pyrale est attaquée par le plant de maïs, on continue d'épandre encore contre les autres insectes. En définitive : les OGM de maïs sont plus pratiques d'utilisation pour les agriculteurs; mais ils ne concourent pas à l'amélioration écologique.

Sommes nous obligés de recourir à ces OGM devant les mauvaises herbes et les pyrales ?

Pas du tout. Il n'y a pas d'urgence à adopter les OGM. Nous pouvons nous en passer. Remarquons que l'agriculture biologique est capable de cultiver des plantes sans herbicide, avec un traitement mécanique ou manuel : hersage, piochage. Contre la pyrale, il existe également une méthode dans le bio : le lâcher de trichogrammes. En 2000, 50.000 ha de maïs et 10.000 ha de vignes ont été sauvées ainsi. La technique est très simple. On dépose dans les parcelles des capsules contenant des larves de trichogrammes qui éclosent au moment venu et se nourriront d'insectes ravageurs, dont les larves de pyrales. En un lâcher unique, on pose 3 sortes de capsules dans des cornets en papier fixés à la main sur les plants. Les premières capsules éclosent 3 jours plus tard, les deuxièmes une semaine plus tard et les troisièmes 2 à 3 semaines plus tard. L'agriculteur doit poser 300 capsules par ha. Les trichogrammes pondent leurs œufs dans les œufs de pyrale et les détruisent. La densité de 300.000 trichogrammes à l'hectare donne une couverture intégrale. Le coût de revient est le double qu'un épandage de pesticide chimique. Mais pour René Bertrand du GIE AGRIDEV, "les résultats, étudiés dans plusieurs départements infestés par la pyrale montrent que le traitement trichogramme est équivalent aux meilleurs traitements chimiques. " "Je préfère cette méthode qui n'affecte ni les sols, ni les rivières, ni les voisins, ni l'utilisateur" dit Pierre-Jean Jullien, maïsiculteur de l'Isère, qui traite 25 ha en une journée à deux. L'agriculture conventionnelle, prisonnière de ses pesticides, n'est pas non plus en danger de prolifération d'herbes folles telle que les OGM seraient une solution obligatoire. Ce mode de fabrication est bien sûr moins performant en qualité de produit et environnementale que le mode bio.

Qu'est ce que la barrière des espèces ?

Dans les modifications génétiques, l'homme ne propose plus un croisement à la nature comme il le fait avec des hybridations (croisement de tel plant avec tel autre, en recherchant une caractéristique dans le plant suivant comme une résistance à la sécheresse, à la verse, aux virus...). Dans ce type de manipulations, il impose. Par rapport à l'hybridation, la transgénèse est chirurgicale. Au lieu d'un mélange de gènes aléatoire et non maîtrisé, en laissant faire Dame Nature, on ne transfère que le gène qu'on veut changer, sans compter sur le hasard naturel qui peut tarder à venir, ou ne jamais arriver. Les esprits indépendants s'interrogent. Ces interrogations font place à l'inquiétude devant le franchissement de la barrière entre espèces. Dans la Nature, il n'y a jamais eu de croisement entre un singe et une banane ou entre une bactérie et une plante. C'est ce qu'on nomme la barrière des espèces, qui doit bien correspondre à quelque chose dans la Nature, puisqu'elle existe de manière universelle. Mais la transgénèse en fait fi. Exemple pratique : quand on prend le gène d'une bactérie Bacillus thuringiensis (Bt) pour le transférer dans un plant de maïs, nous obtenons les fameux maïs OGM Bt tant critiquables. Alors, les scientifiques qui ne font pas partie de la bande au professeur Scientus, avec ceux qu'elle nomme bien à la légère les superstitieux, s'interrogent : ne sommes-nous pas des apprentis sorciers ?

Les marqueurs antibiotiques sont-ils dangereux à la santé ?

Tous les OGM possèdent un "marqueur", en l'occurrence souvent un gène de résistance à un antibiotique, et ceci, pour des raisons techniques. Ce marqueur permet en effet de déceler la présence du gène une fois la modification terminée. Des scientifiques pensent que ces gènes marqueurs consommés avec le produit OGM attisent la résistance bactérienne des consommateurs en développant dans le tube digestif des micro-organismes résistants à l'antibiotique choisi. D'autres scientifiques ont d'autres sujets de préoccupation. Les bactéries de la terre en contact avec les gènes marqueurs des plantes transgéniques vont-elles prendre la caractéristique de résistance à une famille d'antibiotique ? Oui dit le Professeur Patrice Courvalain, directeur de l'unité des agents antibactériens de l'Institut Pasteur. "Ce gène confère la résistance à une famille d'antibiotiques les plus utilisés en thérapeutique humaine" "De surcroît, la plus simple mutation génétique de ce gène, dont la survenue est inéluctable, peut considérablement allonger la liste des antibiotiques rendus inefficaces. Cela pourrait ruiner des dizaines d'années d'efforts de la recherche pharmaceutique". La communauté scientifique est divisée. 57% de 200 spécialistes du phénomène de résistance des antibiotiques interrogés dans 24 pays par l'International Society for Chemotherapy considèrent que le maïs Bt fait courir des risques inacceptables. 34% demandent (en plus des 57%) des investigations supplémentaires avant de le diffuser. Choisir un autre marqueur est techniquement réalisable. Il n'est plus question dorénavant depuis décembre 1997 en France d'autoriser un OGM avec un marqueur produisant des résistances aux antibiotiques. Ceci est applicable depuis 2004 dans la réglementation de l'UE. Mais ceux déjà décidés dans les comités ad-hoc en leur temps restent autorisés. Un retour en arrière remettrait en cause la crédibilité de la procédure de mise sur le marché et des intérêts économiques.

La dissémination des OGM est-elle dangereuse ?

Il y a un problème de diffusion des gènes manipulés. Pour l'AGPM (Association Générale des Producteurs de Maïs), partisane des OGM, "si risque il y a, il demeure avant tout de nature agronomique. Pour certaines espèces, la dissémination de leur patrimoine génétique modifié et le croisement par un certain nombre d'espèces adventices est possible. Ce phénomène pourrait conduire à terme à un transfert du gène de résistance vers ces adventices". (Livre Blanc). Car la culture de plantes OGM produit également des hybridations. Que vont devenir les plants manipulés après rencontre d'autres plants voisins non manipulés par le transfert de pollen au moyen du vent ou des insectes pollinisateurs ? Il y a un transfert de la résistance acquise par l'OGM, avec l'aide du biologiste, aux plantes environnantes. L'exemple le plus frappant réside dans les OGM de colza ou de betterave résistants à des pesticides. Les scientifiques français ont constaté que des adventices qui poussent autour de la plante modifiée se retrouvent également modifiées, c'est-à-dire qu'elles deviennent à leur tour résistantes aux pesticides. Le pollen de colza transgénique peut se propager à plusieurs kilomètres par le vent et les oiseaux et contaminer les cultures avoisinantes et certaines variétés sauvages. Le risque écologique et économique devient le suivant : comment se débarrasser des mauvaises herbes quand elles seront elles-mêmes devenues résistantes à la même famille de pesticide ? Comme une tolérance à l'ensemble des pesticides reste un cas d'école aujourd'hui, ces mauvaises herbes resteraient traitables par d'autres pesticides (si on reste prisonnier du tout chimique). Dans ce cas, on devrait épandre des pesticides encore plus toxiques pour détruire ces adventices devenus résistants. Ce qui ne permet plus de prétendre que les OGM de tolérance aux pesticides sont meilleurs pour l'environnement à terme, et il y aurait encore plus de pesticides dans les aliments, dans l'eau. On tourne en rond et on prend le risque de créer des mauvaises herbes cauchemardesques.

Quelles sont les préconisations des fabricants contre la dissémination des OGM ?

Les partisans des OGM se bornent à conseiller des distances minimales entre les parcelles OGM et non-OGM pour éviter la dissémination selon un seuil acceptable, pour ne pas compromettre le lancement de la culture des OGM. Mais les risques de disséminations seront irréversibles au fil du temps. Or, il ne s'agit pas de cultiver pour 40 ou 50 ans, période de profits pour la vie active d'un agriculteur ou d'un semencier-chimiste, il faut le prévoir pour les générations futures.

Quels sont les risques de mutation des insectes ?

Si on utilise un plant OGM rendu toxique contre son prédateur comme les maïs OGM anti-pyrale, apparaît un autre problème : celui de la mutation de la pyrale qui ne craindrait plus l'OGM. C'est une loi de la nature, une sélection naturelle. La mutation des insectes n'est pas une chimère. En 1996, 10.000 hectares aux Etats-Unis d'un coton OGM résistant à des insectes ont été détruits par d'autres parasites devenus résistants à l'OGM. Le risque de mutation des pyrales par le maïs OGM est jugé minime pour Novartis (fabricant d'OGM). Philippe Gay, directeur des recherches sur les biotechnologies, affirme qu'en laboratoire, "aucune résistance ne s'est déclarée après 17 générations de pyrales soumises à de fortes doses de Bt". L'INRA a testé une légère accoutumance des pyrales sur 25 générations. Mais pas de résistance. C'est tout le problème du manque de recul. Car des chercheurs de l'université du Kansas ont observé, en mai 1999, l'apparition d'une pyrale résistante à la toxine Bt sécrétée par des maïs OGM. Reste à cette pyrale de se développer. Il faudra alors de nouveaux OGM ou un retour aux semences non-OGM, si ceci est possible.

Que préconisent les fabricants contre la mutation des insectes ?

Contre le développement de pyrales mutantes, les semenciers estiment qu'il faut cultiver des zones de maïs non-OGM avec des zones OGM pour piéger les pyrales. L'USDA (Département de l'agriculture américain) a recommandé dès 1997 de cultiver de 20% à 40% de surface en non-OGM aux alentours des cultures OGM. La création de zones refuge aux abords des parcelles de maïs transgéniques devrait permettre de les piéger et faire en sorte que les pyrales se reproduisent avec une probabilité de transmission du gène résistant plus faible. Chacun propose une solution pour son OGM : Monsanto propose une zone non-OGM à 5%, Pioneer 10%, Novartis 20%. Pour les semenciers, il faut doubler ces proportions si l'attaque de la pyrale est forte. Ces recommandations dévalorisent le produit miracle que les semenciers ont vendu aux paysans, en rendant les cultures plus difficiles. Et selon les chercheurs du Kansas, cette stratégie visant à réserver des parcelles de plantes non-OGM à proximité des champs OGM, est inefficace.

Les OGM sont-ils dangereux pour la santé ?

En 1998 lors de la conférence des citoyens sur les OGM, la question a été tranchée pour les partisans des OGM : non, il n'y a pas de risque. On peut consommer un produit OGM ou non-OGM, il aura les mêmes répercussions sur la santé, bonnes ou mauvaises. Car on nous assure que des études ont été réalisées pour s'assurer que les OGM ne sont pas plus toxiques ou plus allergènes que les modèles non-OGM. Et ceci est avancé, tout en reconnaissant que la transgénèse, en cas spécifiques mineurs, peut amener un risque toxicologique nouveau. Par exemple, on a installé un gène de la noix du Brésil dans un plant de soja. Ce soja s'est vu rapatrier la propriété allergène de la noix du Brésil, alors qu'on cherchait simplement à transmettre sa propriété de synthèse de la méthionine (élément de protéine). Ce transfert s'est constaté après coup, par l'expérience ; il n'était pas prévisible d'entrée. Après s'en être aperçu lors de l'étude de mise en marché, la culture a été stoppée. Cet exemple est le cas d'école des partisans des OGM, qui affirment éliminer ces cas non souhaités par le sérieux de leurs études. Autre exemple, plus inquiétant, celui des pommes de terre. Un biologiste, le professeur Arpad Pusztai, de l'institut Rowett à Aberdeen en Ecosse, a nourri des rats avec des OGM de pommes de terre, il s'est aperçu que leurs reins, rate, thymus, intestins se modifiaient. De graves défaillances immunitaires apparaissaient après dix jours de consommation et le système immunitaire s'écroulait au bout de 110 jours, provoquant la mort des rats. Pour avoir fait part de ces résultats à la télévision britannique, il a été licencié, accusé d'avoir truqué ses analyses. Mais 14 hauts scientifiques spécialistes internationaux ont obtenu sa réhabilitation en attestant que ses expériences avaient été recommencées par leurs soins avec succès. Le bon sens scientifique l'a ainsi emporté. Le tort de ce professeur consciencieux est d'avoir enfreint le tabou de l'innocuité des OGM dans le public (lequel est superstitieux pour les partisans des OGM, qui s'arrogent le droit des décisions en la matière), et de mettre la science du côté des gens raisonnables anti-OGM). On ne peut pas contester dans ce cas la possibilité de créer des OGM assassins pour la santé. Ces OGM n'ont pas été commercialisés. Le garde-fou est encore dans ces fameuses études officielles, longues, coûteuses, rigoureuses, qui doivent permettre la mise sur le marché des plants transgéniques. Mais ces études sont en question.

Les études de mise en marché sont-elles fiables ?

La qualité des études de mise en marché est cruciale. Les OGM peuvent tuer, rapidement, mais sans doute aussi à petit feu par consommation prolongée. Ils peuvent pervertir l'environnement en créant des mauvaises herbes infernales et des insectes mutants. Alors le recul des études est-il suffisant ? Il est à l'évidence trop faible. Des scientifiques, se sont exprimés sur ce sujet. Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen, membre de la CGB (organisme conseil pour les autorisations d'OGM en France), estime "qu'on ne peut pas parler d'innocuité tant qu'il n'y a pas de vraies recherches ; on ne peut même pas observer les effets de ces plantes sur les animaux ou la population, car il n'y a pas de traçabilité des produits OGM" (Gilles-Eric Séralini octobre 2001). Il met en cause le fonctionnement de la CGB : "Les dossiers d'expérimentation et de commercialisation révèlent de profondes lacunes, tant sur la connaissance de la physiologie et de la génétique des plantes transgéniques obtenues, que de leur effet sur la santé et l'environnement". Il dénonce : "la mascarade de science et de démocratie" que représente la CGB. Des chercheurs de Bristol ont estimé que l'autorisation de mise sur le marché du maïs T25 d'Aventis l'a été sur une étude de risque incomplète, effectuée uniquement sur des poulets et sur des rats alors que ce maïs doit aussi nourrir des bovins ou des porcs qui ont des systèmes digestifs très différents. Et une étude de 1996 a montré après-coup des taux de mortalité deux fois supérieurs chez les poulets nourris à l'OGM T25 par rapport à ceux nourris en maïs non-OGM. Le 27 avril 2002, le professeur Gray, responsable du comité consultatif sur les OGM britanniques, et qui avait accordé son autorisation au T25 en 1996, a reconnu que les recherches n'avaient pas été suffisantes pour évaluer l'impact de ce maïs ; il préconise de poursuivre des recherches. Selon lui, à l'époque, "rien ne laissait penser qu'il existait un risque pour les animaux, les humains, ou l'environnement". Ceci n'empêche pas le T25 de rester autorisé. Et de nous interroger sur les risques à venir qui n'ont pas été prévus.

Selon Henry Darmency, de l'INRA de Dijon, il y a dix ans, quand le colza transgénique a été autorisé, les semenciers assuraient qu'ils n'avaient jamais vu de croisement entre un colza et une espèce sauvage. Mais on l'a observé depuis, et même les partisans des OGM l'admettent aujourd'hui. Quelle prétention peut avoir un scientifique partisan des OGM de trancher cette question alors que le recul lui manque ? il ne peut que faire un pari raisonné à partir d'un sentiment optimiste. Et ce n'est pas ce dont nous avons besoin. On peut imaginer rationnellement que d'ici un siècle on s'apercevra que les OGM, consommés couramment, présentent des dangers pour la santé que l'on ne soupçonnait pas... le problème est que d'ici là, ils se seront disséminés partout sans que l'on puisse revenir en arrière. Aussi la seule solution raisonnable et scientifique face à cette nouveauté est de réaliser un moratoire, de tester en se donnant du temps (50 ans est un bon minimum ? ), avec des OGM respectant la barrière des espèces.

Quand un animal consomme un produit OGM, existe-t-il un risque à le consommer ?

Ceci est débattu, mais les scientifiques européens décisionnaires en la matière ont estimé que les animaux métabolisent ces OGM par leur digestion et que le caractère OGM disparaît. Il n'y aurait donc pas de danger. Mais une expérience d'Arnaud Apoteker, un scientifique de Greenpeace, montre que"des chrysopes [insectes auxiliaires] ayant mangé des pyrales qui ont elles-mêmes ingurgité des protéines OGM Bt meurent pour les 2/3". Ce qui prouve que la protéine Bt tueuse peut passer dans la chaîne alimentaire. Alors quel risque prend-on pour le bétail et les humains (surtout pour les bovins qui consomment du maïs) ? Il nous manque encore une fois du recul. Pourquoi imposer les OGM dans l'UE ? Tout simplement pour faire comme les Américains qui, s'ils devaient réussir dans cette nouvelle technique, seraient les leaders du secteur des biotechnologies appliquées à l'agriculture. Le risque de retard économique est pris très au sérieux par les économistes. La France est la première puissance semencière en Europe et la troisième au niveau mondial avec Limagrain. Les OGM sont une affaire de gros sous, pour des résultats écologiques sans doute souhaités, mais non constatés dans les faits. De bien hypothétiques bénéfices pour les nouvelles générations d'OGM que nous font miroiter les semenciers pour nous faire accepter leurs dangers.

Les OGM doivent-ils être étiquetés ?

Les Américains ont essayé les premiers d'imposer les OGM avec la politique du fait accompli. Des cargaisons de maïs et de soja mélangés en OGM et non-OGM ont envahi les marchés dès 1996. Les professionnels européens partisans des OGM se sont bien gardés de faire autrement. Arguant d'impossibilités techniques à séparer les OGM des autres, ils ont laissé faire. Et les pouvoirs publics ont sans doute vu là le moyen d'imposer l'industrie des biotechnologies qu'ils appellent de leurs vœux. Une demande sociale de traçabilité a vu le jour, pour que le consommateur puisse repérer les produits OGM afin de ne pas les acheter. Cette demande d'étiquetage est une demande majeure pour se protéger des OGM puisqu'ils sont déjà là. En attendant de les interdire, car nous n'en avons pas besoin, ou d'un moratoire suffisant. Les institutions européennes ont réagi à cette attente en novembre 1997 et en septembre 1998 avec des directives bien timides sur la foi de déclarations des fournisseurs successifs qui devaient eux-mêmes dénoncer le caractère OGM de leur marchandise. Bien entendu personne ne l'a fait. Les officiels ont attendu le 21 octobre 1999 (environ 2 ans) pour fixer un seuil de tolérance de 1% d'OGM par ingrédient d'aliment, et encore à partir d'avril 2000, pour indiquer aux professionnels à partir de quel seuil ils devaient déclarer leur produit comme OGM. La réglementation n'a toujours pas été appliquée. Mais en 1999, un moratoire de fait a été imposé par les grandes surfaces, qui a stoppé le développement des cultures OGM ; les importations ont continué néanmoins. La Commission a proposé un nouvel étiquetage à partir de 2004, pour mettre fin à ce moratoire de fait. Les critères sont plus draconiens, mais la réglementation est manifestement toujours non-appliquée dans les linéaires des commerçants et le consommateur se trouve une nouvelle fois grugé, comme en 1997.

Comment les grandes surfaces ont-elles imposé un moratoire de fait ?

En renversant le sens de l'étiquetage en 1999 : puisque l'amont ne voulait pas étiqueter les OGM, elles ont demandé à leurs fournisseurs de développer des lignes de produits non-OGM, éventuellement plus chères, mais valorisables dans un public anti-OGM. Sept distributeurs européens internationaux ont contraint leurs fournisseurs à fournir des produits non-OGM pour leurs marques distributeurs (marque Carrefour par exemple). Il ne s'agit pas moins de Carrefour (France), Sainsbury's et Marks and Spencer (Royaume-Uni), Effelunga (Italie), Migros (Suisse), Delhaize (Belgique), Superquinn (Irlande). Et ils ont fait des émules, personne ne voulant subitement être en reste aux yeux du public : des multinationales alimentaires (Nestlé , Unilever, Cadburry-Schweppes, Danone) ont annoncé également leur volonté de distribuer des produits"garantis sans OGM"pour les pays les refusant. Le système des "marques distributeurs "permet d'imposer aux producteurs des cahiers des charges édictés par la grande surface surpuissante. Si on prend l'exemple de Carrefour, 1.800 produits étaient en marque distributeur"Carrefour"en 1999. Sur ceux-ci, 520 produits contenaient des OGM ; c'est dire le foisonnement des OGM dans les produits agroalimentaires... 290 produits ont eu des ingrédients de substitution non-OGM, et pour les autres, les fournisseurs ont été sommés de justifier le caractère non-OGM de leur produit. 9 produits ont été supprimés faute de preuve. Mais les produits distributeurs ne sont qu'une infime partie des produits mis à la vente. Malgré tout, le signal des grandes surfaces va donner un électrochoc au marché. L'amont n'aime pas mécontenter les acheteurs des grandes surfaces au risque d'être déréférencé. Les producteurs OGM se sont soudain vus avec le risque de ne plus pouvoir vendre leurs récoltes. Aussi, une filière non-OGM s'est organisée sous cette pression, avec séparation des lieux de stockage, traçabilité, contrôles de présence d'OGM ; ce qui était impossible 6 mois plus tôt à la demande des pouvoirs publics. L'action des grandes surfaces montre que lorsque le portefeuille est menacé, les choses s'organisent. Il a fallu que des marchands fassent la loi, alors que les pouvoirs publics auraient dû le faire. C'est cet élan de la grande distribution qui s'est propagé de producteurs en producteurs qui a imposé un moratoire de fait dans l'UE. Du coup, les Etats qui avaient commencé à appliquer les dispositions de Bruxelles en permettant des cultures d'OGM n'ont pas autorisé les suivantes, et les paysans n'ont pas semé d'OGM. Ceci en toute illégalité européenne.

Cette situation illégale vient d'être stoppée par les dernières propositions de la commission ?

Oui. La Commission a relancé le débat pour faire cesser le moratoire de fait et développer l'industrie des biotechnologies. Dans sa nouvelle directive, entre autres mesures, une nouvelle traçabilité"de la ferme à la table"a vu le jour, avec séparation des lieux de stockage et gestion d'un fichier centralisé par la Commission européenne. Ceci a vaincu le clan des pays européens récalcitrants à tout développement des OGM en l'absence d'étiquetage. Et les autorisations de nouveaux OGM, la mise en culture, ont été relancées. Mais l'étiquetage, obligatoire depuis mi-2004, n'a pas suivi.

Comment lutte-t-on contre les disséminations d'OGM ? Bruxelles ne veut pas trancher. A charge pour les Etats membres de se débrouiller, ce qui est un autre moyen de noyer le poisson. Seuls des conseils sont formulés : la pureté pourrait être sauvegardée par des zones tampons de semailles conventionnelles en plein champ avec des distances minimales pour l'isolation des cultures non-OGM ; mesures ayant échouées aux Etats-Unis. Des périodes d'attentes minimales sont encore préconisées entre cultures OGM et non-OGM : il faudraitt 1 an d'attente pour semer un maïs ou un soja non-OGM après un maïs OGM ; 2 ans pour le coton, les tomates, la chicorée, le blé et l'orge, 5 ans pour le colza, les betteraves, les pommes de terre, les légumineuses fourragères. Autres recommandations : des pièges à pollen, des obstacles comme des haies, des échanges d'informations avec le voisinage, des périodicité de semaison... Quel casse-tête, pour un produit révolutionnaire !

Comment sont prises les décisions de mise sur le marché dans les institutions européennes ?

L'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA - EFSA) donne son avis et la commission tranche. Si elle n'a pas de majorité qualifiée, c'est le Conseil des Ministres qui doit trancher. Si les politiques n'ont pas de majorité qualifiée, la Commission tranche en dernier ressort. Ce qui est un autre moyen de contrer le moratoire de fait. Car la pratique des prises de décisions depuis la fin du moratoire de fait est franchement anti-démocratique. Des OGM sont en attente d'autorisation pour des maïs, colza, blé, betterave sucrière, betterave fourragère, coton, chicorée, pomme de terre, fleurs, tomate, arbre fruitier, melon, orge, riz, endive, farine, riboflavine, plant de vigne... Un seul exemple parmi d'autres : pour le maïs doux Bt11 de Syngenta, consommable par les humains, résistant à la pyrale et au Round Up : au niveau français, l'AFSSA a refusé de donner un avis sur le Bt11, car le dossier proposé par Syngenta lui paraissait insuffisant. Des études d'impact d'alimentation d'animaux avec du maïs grain OGM (alimentation animale) ont été fournies, mais pas avec du maïs doux (alimentation humaine) sur lequel doit porter l'autorisation. "En toute rigueur, il conviendrait de disposer d'une étude de toxicité / tolérance chez le rat ou une étude de tolérance / alimentarité chez un animal d'élevage, par exemple le poulet en croissance avec du maïs doux portant cet événement de transformation". Au niveau européen, aucune majorité qualifiée n'a été atteinte en décembre 2003 pour l'autorisation du Bt11 dans un comité ad-hoc de l'UE. De ce fait, le conseil des ministres a été saisi, et il n'a pas adopté non plus l'OGM dans sa séance du 26 avril 2004. Quelquefois, des prises de conscience voient le jour : "On se porte très bien sans ce maïs en Europe "a déclaré le ministre français de l'agriculture Hervé Gaymard. Lequel est sorti troublé de ce Conseil des ministres : "Si le conseil n'approuve pas, c'est une décision négative... il devrait y avoir refus". C'est alors que la procédure d'adoption obligatoire des OGM entre en œuvre : la Commission tranche en dernier ressort (non élue, sur un dossier politique !) dans le sens de l'autorisation en mai 2004. Et ainsi de suite.

Que deviennent les producteurs bio qui seraient contaminés ?

Il y a encore les propriétaires de jardins familiaux, qui n'admettent généralement pas non plus que leurs légumes deviennent OGM... La commission se garde encore de légiférer. Pourtant un problème essentiel ! Ce sont les Etats membres qui sont encore priés de gérer la situation à venir. Les agriculteurs bio veulent être dédommagés pour une contamination qui sonnerait le glas de leur exploitation. Greenpeace a demandé l'arrêt de la "contamination génétique organisée "devant le siège européen de Monsanto à Bruxelles : "ce n'est pas aux agriculteurs de payer la contamination éventuelle, mais bien aux pollueurs. Or l'Europe refuse de réglementer la question de la responsabilité en matière d'OGM, ce qui est inacceptable. "

Les Verts allemands ont pourtant approuvé les OGM ?

En effet. S'il y avait eu un big-bang salvateur avec l'entrée des grandes surfaces dans le débat pour imposer un moratoire de fait, un autre big-bang a eu lieu en Allemagne, qui, avec ses Verts en tête, ont annoncé un projet de loi pour autoriser les OGM, mettre fin au moratoire de fait, se mettre en conformité avec l'OMC... Mais. Cette autorisation, incroyable au premier abord pour des écologistes, est assortie de lourdes responsabilités pour le producteur qui sème des OGM et contamine les parcelles voisines (à plus de 0.5% ou 0.9% en conventionnel ou si producteur bio ou "sans OGM", comme un jardin familial). Une responsabilité globale des semeurs d'une même région peut être invoquée, si plusieurs parcelles contaminent une parcelle souhaitant refuser les OGM. Le paysan des parcelles voisines a un droit à l'information sur les semis OGM, par inscription sur le registre foncier et par avertissement du semeur. Il y a obligation de précaution pour le cultivateur ou le commerçant d'OGM : ségrégation des semences, distance de séparation entre cultures, barrières de pollen, arrachage des repousses, récolte et stockage séparés, nettoyage des entrepôts et des camions.... Des zones sensibles non-OGM sont encore prévues. Ce qui est régler le problème de la coexistence en le reconnaissant d'abord, et en le faisant porter sur le pollueur. Ce qui tranche avec la méthode opaque voulant imposer les OGM par la politique du fait accompli des institutions européennes. Principe du pollueur payeur, qui empêche l'essor des OGM en Allemagne. De ce fait, le moratoire est mort en Allemagne, mais... vive le moratoire ! Plus rusés que la Commission, les Verts allemands !

Et des régions européennes refusent également les OGM ?

L'Autriche, l'Italie, le Luxembourg deviennent plus actifs pour refuser les OGM et des régions réclament la possibilité de ne pas être ensemencées en OGM (Toscane, Haute Autriche, Aquitaine, Limousin, Marche, Pays Basque, Pays de Galles, Salzbourg, Schlewig Holstein, Thrace Rodopil, Ecosse, Poitou-Charentes, Bourgogne, PACA ...). La Présidente de région du Poitou-Charentes demande aux maires de suspendre les expériences en plein champ d'OGM. Elle souhaite développer le bio dans sa région. La région PACA emboîte le pas. C'est bien la commune qui sera attaquée si un agriculteur est contaminé par les OGM, car c'est bien a elle d'assurer sa police sur son territoire et comme aucun assureur veut assumer le risque des OGM, c'est bien à l'Etat de l'organiser. Naturellement, les partisans des OGM ne veulent pas de zones libres d'OGM... car toutes les régions risqueraient de le faire.

Les OGM contaminent-ils déjà l'environnement ?

Au Mexique en septembre 2000, les autorités ont constaté que des OGM contaminent le maïs sauvage dans les provinces d'Oaxaca et de Puebla ; 95% des champs de maïs sont contaminés à hauteur de 8% à 10%, alors que ces OGM sont interdits. Les paysans mexicains auraient semé des graines OGM des Etats-Unis importées pour faire des tortillas et la pollinisation et le stockage sans ségrégation a fait le reste. L'AFSSA mesure des contaminations à 0.1% dans 17% des échantillons de semences"non-OGM". Et ce n'est qu'un début. Le vent, les oiseaux, les insectes, les mélanges de graines au stockage ou au transport... ont permis la contamination ; ceci est naturel ! C'est pourquoi enfermer le débat des OGM sur la traçabilité est une erreur ; le principe de précaution face à cette nouvelle technologie doit nous obliger au moins à la mettre en quarantaine le temps nécessaire. Percy Schmeiser, un agriculteur de 71 ans du Saskatchewan (Canada) et Tom Wiley, un fermier du Dakota de 51 ans, clament tous les deux être victimes de contamination de leurs champs par des OGM. Ils ont été reçus à l'Assemblée Nationale française et encore par la Commission européenne et des représentants politiques en janvier 2002. Leur message est très simple :"Européens, attention ! il n'y a pas de coexistence possible entre plantes OGM et non-OGM. Dès que vous ouvrirez la porte, ce sera bientôt le tout OGM !". Le National Pollen Research Unit britannique établit que le pollen de colza est transporté par le simple vent à 6 kilomètres ; là où les recommandations des entreprises d'OGM sont de 200 mètres.

Les paysans sont-ils libres de semer ?

Actuellement, les paysans achètent des hybrides pour leurs semences. Ou sèment des semences de ferme en toute illégalité. Ces graines sont issues de croisements sans manipulation génétique. Les OGM ont cette particularité qu'ils sont vendus par les fabricants de pesticide sous contrat. Le fabricant est le seul autorisé à fabriquer son OGM, ce qui est le résultat d'un brevet protégeant ses recherches, mais il interdit au paysan de semer autrement que par la signature d'un contrat (brevetage du vivant). Par exemple, l'agriculteur qui signe un contrat OGM avec Monsanto doit obligatoirement acheter des semences à Monsanto, ne pas semer ses propres semences ou des semences hybrides, acheter obligatoirement le pesticide lié à Monsanto, payer 15$ de frais de recherche par acre à Monsanto, et en plus signer une déclaration de"non-révélation"c'est à dire que s'il y a conflit, il n'a plus la liberté de s'exprimer, même pas de dénoncer un risque majeur. Ce système de contrat permet à Monsanto de continuer à vendre son Round Up, grâce aux OGM résistants au Round-Up, alors que ses concurrents proposent des génériques moins chers aux producteurs qui n'ont pas opté pour les OGM. Les OGM permettent aux fabricants d'allonger la durée de vie de leur pesticide, en restreignant la liberté de semer.

En conclusion ?

D'un point de vue agronomique, nous n'avons pas besoin des OGM. Nous ne sommes pas pris par le temps. Il y a des graines en quantité suffisante. Les OGM peuvent poser des risques pour la santé humaine. Les études de mise en marché réalisées manquent d'une durée minimale de recul pour être crédibles. Et elles ne sont pas impartiales. La communauté scientifique n'est pas unanime sur les OGM ; des professeurs du monde entier n'ont pas confiance dans ces manipulations. Il n'est pas avéré qu'elles soient bonnes pour l'homme et la nature, par manquement dans les tests éventuels et par manque de recul. Les gènes se diffusent dans la nature à la faveur des insectes, des oiseaux ou du vent. La liberté de semer les graines que l'on veut et de choisir son fournisseur sont anéanties. Et il serait un heureux hasard qu'on franchisse la barrière des espèces sans facture à payer.

Le minimum, est un moratoire. Il vaut mieux dépenser son argent et son énergie à développer le bio plutôt que des OGM.



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