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Cancer du sein et environnement : des causes à la véritable prévention
L'AMPP (Association Médicale pour la Promotion de la Phytothérapie) présidée par le Dr Bérengère Arnal-Schnebelen, a été accueillie le 22 octobre 2005 par le Maire, Mr Jean-Pierre Lecoq, dans l'enceinte de la Mairie du VIe arrondissement de PARIS, pour sa 16e journée nationale consacrée au cancer du sein chez la femme. Un aréopage de spécialistes en cancérologie à pu s'exprimer en toute indépendance autour de cette maladie redoutable révélatrice des relations étroites entre la dégradation de l'environnement, le changement dans le mode de vie et cette maladie qui, chaque année, touche, en France, 42 000 femmes et entraîne 12 000 décès. La lutte contre ce fléau qui frappe des femmes de plus en plus jeunes, nécessite un plan d'urgence à l'échelle mondiale, en accordant une attention particulière aux causes environnementales, dénoncées dès l'Appel de Paris * comme responsable de 80% des cancers.
Vous trouverez dans cet article les points forts des interventions concernant les causes et la prévention. Pour plus de détails sur les conférences portant sur les sujets techniques, contacter l'AMPP.
La présidence de cette journée était assurée par le Pr. Lucien Israël, cancérologue de renommée mondiale.
D'emblée le Pr. Israêl donne le ton de cette journée mémorable pour celles et ceux qui ont eu le privilège d'assister à des interventions brillantes où les aspects scientifiques et émotionnels se sont, à chaque fois, trouvés étroitement associés.
EPIDEMIOLOGIE DU CANCER DU SEIN
(extraits de la conférence)
Mme Marina TOUILLAUD (ingénieur, doctorante en épidémiologie et nutrition, Equipe Nutrition, Hormones et Cancer, INSERM, Villejuif Epidémiologie du cancer du sein) rappelle que cette maladie, en constante augmentation (+ 2,4% par an), est liée au mode de vie occidental.
Définition : L'épidémiologie est l'étude des rapports entre les maladies et divers facteurs appelés facteurs de risques (milieu environnemental et social, mode de vie, particularités individuelles au niveau d'une population susceptible d'exercer une influence sur leur survenue, leur fréquence, des variations, leur évolution.
Il est rappelé que les principaux facteurs de risques sont liés à l'environnement et au mode de vie pour 40 à 50%, à des facteurs génétiques pour 25% et à des facteurs hormonaux pour 20 à 30%.
Concernant les facteurs hormonaux, la prise d'estro-progestatifs augmente le risque de 25%. Les estro-progestatifs synthétiques augmente de 40% le risque. L'AFSSAPS dans un rapport publié le 13 octobre 2005 considère que de 350 à 800 cas leur sont attribuables pour l'année 2000.
Le mode de vie est déterminant et les facteurs de risque se potentialisent :
- prise d'alcool,
- alimentation pauvre en légumes verts,
- excès de graisses animales, déficit en vitamines A et C,
- déficit en phyto-estrogènes,
- aliments pauvres en fibres.
L'usage du tabac aggrave les effets de l'alcool. Enfin, l'excès de poids après la ménopause et l'absence d'exercice physique
augmentent le risque.
L'environnement et notamment les radiations ionisantes augmentent le risque, surtout pour les doses reçues avant 40 ans.
Le dépistage systématique diminue le risque de 30% et la mammographie devrait être effectuée tous les deux ans.
La prévention constitue un enjeu de santé publique car plus le cancer est dépisté précocément, plus les chances de survie sont grandes.
A signaler que l'allaitement maternel diminue le risque de cancer du sein.
30% des cancers du sein pourraient ainsi être évités par une alimentation saine, une suppression de l'alcool, et la pratique d'exercices physiques réguliers.
Pour en savoir+: sites :
http://www.mangerbouger.fr/index2.php
http://www.cancersein.fr/front/accueil.php
http://www.ligue-cancer.net/rubrique.php3?id_rubrique=2
http://www.cancerdusein.org/
ALIMENTATION ET CANCER
(extraits de la conférence)
Le Pr. Henri Joyeux est chirurgien, cancérologue, auteur de livres incontournables, parle de prévention du cancer du sein et connu pour ses positions très marquées contre les hormones, qu'il s'agisse de traitement de la ménopause (THS) ou de pilule contraceptive. Ses positions ont été confirmées tout récemment de manière très officielle par le Centre International de Recherche sur le Cancer, sous l'égide de l'OMS, celui-ci a classé les hormones du THS et de la pilule comme substances dont le caractère cancérigène est prouvé.
D'emblée, le Professeur Joyeux parle d'une "épidémie du cancer du sein" dont nous connaissons les causes. Il faut oser le dire. C'est ce qu'il a fait tout au long de cette conférence et de ses livres.
Quelques chiffres : 35,7% des femmes ont eu ou auront un cancer du sein. Actuellement 850000 femmes sont touchées dans le monde.
En 20 ans, l'évolution a été de 600%, passant de 7000 cas en 1975 à 41 826 en 2000.
Sans entrer dans le détail de cette conférence dont vous retrouverez les éléments dans son site, citons quelques points-clefs :
Certaines des grandes causes énumérées dans la conférence précédente méritent d'être développées.
Le tabagisme notamment doit être dénoncé. Ses conséquences sont d'autant plus grave chez les femmes que celui-ci a commencé jeune. Une des conséquences, outre l'intoxication par les substances chimiques, est l'action hyperprolactinémiante de la nicotine, qui chez l'homme peut entraîner des gynécomasties (hypertrophie des seins) et chez la femme une galactorrhée (écoulement de lait).
La malnutrition : Autre cause sous-évaluée et sur laquelle il est nécessaire d'insister lourdement : la malnutrition. L'augmentation du poids moyen des jeunes augmente le risque de cancer de 1,6%. Les éléments en cause sont principalement le sucre, mais aussi les faux sucres, responsables de l'augmentation des lymphomes. L'influence néfaste de ces faux sucres est à ajouter au tableau, de même que l'excès de viandes (graisses cachées) et les produits laitiers. Les graisses animales sont pleines d'aromatase, permettant la synthèse d'estradiol, éminemment cancérigène.
Concernant les excès de laitages, il faut souligner que l'aliment de l'enfant est le lait maternel et ceci jusqu'à six mois. L'enfant pèse en moyenne 15 k à un an. Le lait de vache stimule la croissance du veau qui doit prendre 100 kg en un an mais sans développer son cerveau ! (facteur neuro-trophique=zéro). Le lait de vache contient de l'IGF, une hormone qui, stimulant la croissance trop rapidement, risque de favoriser le développement de cancers du sein. Les facteurs de croissance contenus dans le lait de la vache ne sont pas faits pour le petit de l'homme.
Quant aux hormones exogènes (apportées de l'extérieur), notamment les hormones synthétiques, de même que les xénobiotiques (substances étrangères à la vie comme les pesticides, organochlorés), provenant de la pollution issue de la chimie (Appel de Paris), elles constituent un des facteurs de risques majeurs de cancers hormono-dépendants.
La conclusion du Pr Joyeux résume le programme qui devrait s'imposer dans une grande politique préventive anti-cancer, efficace et indépendante des pressions économiques :
"Prévenir, c'est savoir. Actuellement 50% des cancers sont curables c'est-à-dire que 50% ne le sont pas.
Si l'on développe une véritable prévention familiale, 50% des cancers pourraient être traités précocément. Si l'on diminue de 1 à 2% la mortalité par an, en 2045 nous pourrions avoir le contrôle de la maladie".
Pour en savoir+ http://www.professeur-joyeux.com/
Ses livres :
Changez d'alimentation. Henri Joyeux
L'oeil F.x. De Guibert
Femmes si vous saviez. Henri Joyeux
L'oeil F.x. De Guibert
L'alimentation ou la troisième médecine. Jean Seignalet Henri Joyeux
Le Pr Raja Aghzadi de Casablanca a fondé une association "Cœurs de Femmes" dont la mission est de partir au fin fond des campagnes marocaines pour trouver et soigner ces femmes qui se cachent, rongées par un mal irrémédiable, elle permet ainsi, à certaines, de partir plus dignement. Une conférence forte en émotions. Une association qui aurait grand besoin d'aide.
Des femmes, épidémiologiste, journaliste, sophrologue, radiologue, chirurgien, cancérologue, gynécologue phytothérapeute, pharmacien, ostéopathe, comme autant de pièces de puzzle qui vont s'assembler, nous exposent leurs vécus, leurs pratiques au contact des femmes atteintes de cancer du sein. Des praticiens de médecines complémentaires nous ont parlé de l'accompagnement autour de la chimiothérapie et de la radiothérapie. Un panorama des ressources et des synergies de compétences et de techniques qui, dans un contexte de santé durable doivent être soutenues et généralisées.
Le Pr Lucien Israël, un des pères de la trithérapie, clôture cette journée unique en citant les techniques anti-cancer efficaces qu'il a lui-même employé avec succès telles que les anti-inflammatoires, l'acide rétinoïque, les extraits de soja...
En effet, si l'on parle en France de dépistage du cancer du sein, l'on ne parle que très rarement de prévention et de médecines naturelles pour accompagner les thérapeutiques incontournables proposées par les cancérologues. Et pourtant elles sont si utiles lorsqu'elle sont dispensées par des hommes et des femmes compétents et dévoués à leurs malades.
Un grand merci aux organisateurs de cette grande journée de la prévention et des soins du cancer du sein et au-delà de la prévention de tous les cancers et des maladies dites "de civilisations", journée préfigure la médecine demain, écologique, respectueuse de l'homme et de son environnement.
Prochain article : Le point sur la prévention du cancer du sein. Par le Dr Bérengère Arnal-Schnebelen.
Les conférences de ce colloque seront publiées dans le journal Phythothérapie.
Pour le réserver s'adresser à : AMPP
Association Médicale pour la Promotion de la Phytothérapie
2 cours Aristide Briand 33000 Bordeaux -France, tel 05 56 94 41 03
e-mail : AMPP33@wanadoo.fr
Faculté de Médecine Paris 13
Guy Roulier |